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Coalition sur les pesticides : le Canada doit choisir la science et la santé plutôt que les lobbyistes

MONTRÉAL, 18 déc. 2025 (GLOBE NEWSWIRE) -- Une coalition d’une trentaine d’organisations de la société civile et d’universitaires presse le gouvernement fédéral de renoncer aux mesures annoncées dans le dernier budget visant à affaiblir le processus canadien de réglementation des pesticides, et de lancer plutôt un débat public attendu depuis longtemps, suivi d’une réforme en profondeur. Selon la coalition, les changements proposés affaibliraient la protection des agriculteurs, de la santé publique et de l’environnement.

L’intention du gouvernement d’abolir la réévaluation cyclique des pesticides est au cœur des préoccupations de la coalition. La suppression de ce mécanisme affaiblirait davantage un système réglementaire qui favorise déjà largement l’industrie agrochimique et ses lobbyistes, tout en concentrant encore plus de pouvoir entre les mains d’un organisme de réglementation qui a perdu la confiance du public. Entre 2022 et 2025, l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire a consacré 42 millions de dollars à son « programme de transformation », sans que des améliorations concrètes ne soient constatées.

La coalition rappelle également que l’examen législatif de la Loi sur les produits antiparasitaires (LPA) accuse un retard de près de quatre ans. Or, la loi prévoit un examen parlementaire au moins tous les sept ans, et le dernier remonte à 2015.

« Aucune modification de la LPA ne devrait être apportée sans une compréhension complète des nouvelles données scientifiques et sans un débat ouvert réunissant l’ensemble des parties prenantes, et pas uniquement l’industrie des pesticides », déclare Pascal Priori, coordonnateur de Victimes des pesticides du Québec (une initiative de l’Association pour la santé publique du Québec - ASPQ).

Des controverses récentes sur les herbicides à base de glyphosate mettent en lumière des failles réglementaires

Des événements récents ont mis en évidence les lacunes du cadre réglementaire actuel. Une étude vieille de plusieurs décennies, qui concluait que les herbicides à base de glyphosate ne présentaient aucun risque pour la santé et sur laquelle s’appuyaient les autorités réglementaires du monde entier, a été officiellement retirée après qu’il fût révélé qu’elle avait été rédigée par des employés de Monsanto et qu’elle ignorait des recherches indépendantes disponibles.

De nombreuses études scientifiques indépendantes démontrent par ailleurs les effets multiples et graves des pesticides sur la santé. En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a classé le glyphosate comme cancérogène pour les animaux et de cancérogène probable pour les humains. Plus récemment, la Global Glyphosate Study de l’Institut Ramazzini a montré qu’une exposition à faibles doses provoque plusieurs types de cancer chez les rats, renforçant les conclusions antérieures du CIRC.

« Les herbicides à base de glyphosate contribuent à l’augmentation des taux de cancer et représentent un fardeau économique considérable. Selon la Société canadienne du cancer, le coût du cancer pour le système de santé canadien et pour les patients a atteint 37,7 milliards de dollars en 2024 », déclare Meg Sears, présidente de Prevent Cancer Now.

Une occasion d’améliorer la réglementation des pesticides au Canada

« Le Canada n’a pas mis en place une réglementation des pesticides afin de protéger la santé publique et l’environnement. Il se concentre sur la substance active et n’évalue pas les formulations de pesticides. Ses évaluations ne sont pas fondées sur des revues récentes de la littérature scientifique indépendante et il ne donne pas un accès public complet aux données scientifiques et aux études utilisées dans le processus d’évaluation », déclare Marie-Hélène Bacon, chercheuse et coordonnatrice du Collectif de recherche écosanté sur les pesticides, les politiques et les alternatives (CREPPA).

« Le modèle scientifique utilisé par l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) est désuet et ne protège pas les Canadiens contre les risques liés aux pesticides. Nous exigeons un organisme de réglementation qui s’appuie sur une science à jour, des méthodes modernes et des données probantes solides pour évaluer les risques réels des pesticides. Une refonte complète de l’approche scientifique s’impose », déclare Mary Lou McDonald, présidente de Safe Food Matters.

La coalition demande au gouvernement fédéral de :

  1. Réformer le processus d’évaluation des pesticides afin qu’il repose sur les formulations de pesticides mis en marché, sur des connaissances scientifiques indépendantes et à jour, et sur les expositions multiples en conditions réelles.
  2. Maintenir des examens périodiques et ponctuels des substances actives et des produits antiparasitaires, y compris les biopesticides, afin de réagir rapidement aux risques ou aux effets nocifs émergents et d’identifier les approches les moins toxiques.
  3. Mener un examen exhaustif de l’ensemble de la LPA et de son application, comme l’exige la loi, et non seulement des dispositions relatives aux réévaluations, dans le but d’améliorer l’approche scientifique de l’ARLA.
  4. Lancer un examen spécial accéléré des herbicides à base de glyphosate, en vertu du paragraphe 17(4) de la LPA, incluant la cancérogénicité, en s’appuyant sur des données scientifiques à jour et des méthodologies modernes, et imposer un moratoire sur leur renouvellement ou leur homologation.

Ce communiqué est signé par :

Marie-Hélène Bacon, Ph. D., chercheuse et coordonnatrice du Collectif de recherche écosanté sur les pesticides, les politiques et les alternatives (CREPPA), Université du Québec à Montréal

Louise Vandelac, Ph. D., Professeure titulaire, directrice du Collectif de recherche écosanté sur les pesticides, les politiques et les alternatives (CREPPA), Université du Québec à Montréal

Pascal Priori, coordonnateur de Victimes des pesticides du Québec, une initiative de l’Association pour la santé publique du Québec

Mary Lou McDonald, LL. B., présidente, Safe Food Matters Inc.

Meg Sears, Ph. D., présidente de Prevent Cancer Now; associée de recherche, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa

Dr. Raquel Feroe, Pesticide Free Edmonton

Jennifer Berman Diaz, Children’s Health Defense Canada, GMO Free Canada, NonGMOToronto

Dr. Jodi Koberinski, directeur, Earth Education League

Caroline Recollet, porte-parole, Traditional Ecological Knowledge Elders,

Lucy Sharratt, coordonnatrice, Canadian Biotechnology Action Network

Dr Claire Barber MD PhD FRCPC, membre de CAPE Alberta, vice-présidente associée à l’Université de Calgary

Sarah Nesbitt, fondatrice, Patients and Families in New Brunswick with High Levels of Herbicides

Dr John O’Connor, médecin de famille, Fort McMurray/Fort McKay/Fort Chipewyan AB, membre de CAPE et de SDWF

Nina Newington, président, Save Our Old Forests Association

Rob Bright, Stop Spraying and Clear Cutting Mi’kma’ki (NS)

Bob Bancroft, président, Nature Nova Scotia

Marise May, vice-président, Cha’s Organics

Mike Lancaster, coordonnateur, Healthy Forest Coalition

Taylor Stanley, gestionnaire de la stratégie d’impact, Riverside Natural Foods

Beatrice Olivastri, CEO, Friends of the Earth Canada

Jennifer Baichwal, directrice, Mercury Films, Inc.

Thibault Rhen, coordonnateur, Vigilance OGM

Maureen Hutchinson-Parker, Stop the Spray Canada

Joel Theriault, fondateur, Stop the Spray Ontario

Caroline Lube-D’arcy, Stop Spraying New Brunswick

James Connor, Millions Against Monsanto Toronto

Rachel Parent, Kids Right to Know

Paule Hjertaas, Saskatchewan Network for Alternatives to pesticides

Contact

Véra Ferret, Responsable des relations publiques
Association pour la santé publique du Québec
Cellulaire : 450-626-8879 — Courriel : vferret@aspq.org


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